Sciences humaines | Le 12 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : sept minutes.
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Sciences humaines | Le 12 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : sept minutes.
Langue vivante minoritaire régionale
L’arpitan (arpetan), ou francoprovençal, est une langue régionale implantée en France de la famille des langues indo-européennes. Elle est parlée en Europe dans_la région de la Bresse, la Bourgogne du sud, le Bugey, le Dauphiné, le Forez, la Franche-Comté, le Lyonnais, la Savoie, la Suisse romande (excepté le Jura), les vallées arpitanes du Piémont, une partie des Pouilles et la Vallée d’Aoste.
Le francoprovençal, aussi appelé arpitan (arpetan) est une langue minoritaire usitée en Europe. Sur les régions et territoires français, la langue est usitée par environ 210 000 locuteurs, courants ou occasionnels. C’est la langue historique des Arpitans.
Selon la classification génétique le franco-provençal appartient au groupe des langues gallo-romanes de la famille des langues indo-européennes. Historiquement, cette langue se constitue en une entité linguistique dans les régions de la Bresse, du sud de la Bourgogne, du Bugey, du Dauphiné, du Forez, de la Franche-Comté, du Lyonnais, de la Savoie, de la Suisse romande (excepté le Jura), des vallées arpitanes du Piémont, d’une partie des Pouilles et la Vallée d’Aoste.
La langue franco-provençale est de structure syntaxique SVO (sujet-verbe-objet). Selon la typologie morphologique, la langue arpitane est une langue flexionnelle (dont la forme des mots varie selon la syntaxe). Elle possède une structure d’actance accusative.
Tout au long de son histoire, le franco-provençal est resté une langue essentiellement orale, partagée entre différentes variétés vernaculaires. Une littérature populaire se développe toutefois au cours du xvie siècle dans les différentes zones de locution, à travers des genres théâtraux (comédie, noëls, dialogues de commères…), des fables ou des chansons, et circule par des manuscrits. Une première graphie unifiée est élaborée dans les années 1970 par une association savoyarde, et prend le nom de graphie de Conflans. Une deuxième graphie est proposée en 1998 par le linguiste Dominique Stich (Parlons francoprovençal. Une langue méconnue).
La langue franco-provençale s’écrit en alphabet latin.
Le dialectologue Gaston Tuaillon (1923-2011) a publié l’anthologie La littérature en francoprovençal avant 1700 (2001), qui recueille de nombreux textes, souvent versifiés, écrits dans les différents dialectes du francoprovençal entre le moyen-âge et la fin du xviie siècle.
La Constitution de la Ve République dispose, sur les territoires français : « La langue de la République est le français. » (art. 2 modifié en juin 1992), ce qui prescrit l’utilisation du français dans la sphère publique et comme langue d’enseignement. Toutefois, ce recours à des idiomes régionaux tels que l’arpitan n’est pas proscrit dans la sphère publique, en particulier avec la reconnaissance au sein de la Constitution, depuis 2008, de leur intérêt patrimonial (art. 75-1).
Comme langue régionale de France, l’enseignement de la langue arpitane est défini par le Code de l’éducation (art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11), le Code rural (L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129) et le Code de la consommation (L. 121-33).
Son emploi dans la sphère publique, la presse et les médias est encadré par la loi Toubon (loi du 4 août 1994 sur l’emploi de la langue française).
Cette langue est par ailleurs encadrée au titre de la Charte européenne sur les langues régionales et minoritaires (1992), en Suisse (II, art. 7).
Au nombre des organismes qui promeuvent actuellement la langue franco-provençale, sa pratique et son enseignement, on trouve le Centre d’études francoprovençales (Cefp).
Raphaël Deuff
Noms français : franco-provençal, arpitan
Autonyme : arpetan
Nom anglais : Francoprovencalic (Celle San Vito, Dauphinois, Faetar, Faeto, Francoprovençal, Lyonnais, Neuchatelais, Neuchâtelois, Patoé Valdoten, Patois, Savoyard, Valaisan, Valdostano, Valdotain, Valle D’aosta, Vaudois)
Statut : langue vivante minoritaire régionale
Territoires d’implantation : la Bresse, la Bourgogne du sud, le Bugey, le Dauphiné, le Forez, la Franche-Comté, le Lyonnais, la Savoie, la Suisse romande (excepté le Jura), les vallées arpitanes du Piémont et une partie des Pouilles et la Vallée d’Aoste
Système de transcription : alphabet latin
Famille linguistique : langues indo-européennes
Typologie linguistique : SVO, flexionnelle, accusative, syllabique
Notices d’autorité et bibliographiques : fran1269 (Glottolog.org), frp (ISO 639-3). Parent : nort3208 (Glottolog.org)
Portail : Centre d’études francoprovençales (Cefp) (centre-etudes-francoprovencales.eu)
Ressource : Francoprovencalic – frp (iso639-3.sil.org)
Ressource : Francoprovencalic – fran1269 (glottolog.org)
Ressource : Northwestern Shifted Romance – nort3208 (glottolog.org)
Ressource : OLAC resources in and about the Arpitan language (language-archives.org)
Ressources bibliographiques
Bernard Cerquiglini, Les Langues de France. Rapport au ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie et à la ministre de la Culture et de la Communication, 1er avril 1999. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Christos Clairis, Denis Costaouec et Jean-Baptiste Coyos (dir.), Langues et cultures régionales de France, Paris, L’Harmattan, 2000.
Henri Giordan (dir.), Les minorités en Europe. Droits linguistiques et droits de l’homme, Paris, Kimé, 1992. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Henri Giordan, Démocratie culturelle et droit à la différence. Rapport présenté à Jack Lang, ministre de la Culture, Paris, La Documentation française, 1982. Notice en ligne (catalogue.bnf.fr).
Henri Giordan et al., « Les langues de France », Tribune internationale des langues vivantes, Paris, 2000.
Wolfgang Jenniges (éd.), Select Bibliography on minority languages in the European Union / Bibliographie sélective des langues minoritaires de l’Union européenne, Bruxelles, Bureau européen pour les langues moins répandues, 1997. Notice en ligne (europeansources.info).
Benoît Paumier et al., Redéfinir une politique publique en faveur des langues régionales et de la pluralité linguistique interne, rapport présenté à la ministre de la Culture et de la Communication, 17 juillet 2013. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Bernard Poignant, Langues et cultures régionales. Rapport au Premier ministre, Paris, La Documentation française, 1998. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Jean Sibille, Les Langues régionales, Paris, Flammarion, coll. « Dominos », 2000.
Geneviève Vermès (dir.), Vingt-cinq communautés linguistiques de la France (2 vol.), Paris, L’Harmattan, 1988. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Texte de référence : Constitution du 4 octobre 1958 (legifrance.gouv.fr), art. 2 et 75-1
Enseignement
Texte de référence : Code de l’éducation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11
Texte de référence : Code rural (legifrance.gouv.fr), art. L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129
Texte de référence : Code de la consommation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-33
Médias et sphère publique
Texte de référence : Loi no 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française (legifrance.gouv.fr), dite « loi Toubon »
Entités nommées fréquentes : Code, Suisse, Lyonnais, Bresse, Bourgogne, Bugey, Dauphiné, Forez, Franche-Comté, Savoie, Jura, Piémont, Pouilles, Vallée d'Aoste, Francoprovencalic, France, Europe, Paris, Giordan, Culture, Constitution.
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Le saramaka (saamaka) est une langue régionale des régions françaises. Elle est parlée en Guyane.
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