Arts | Le 22 janvier 2025, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : cinq minutes.
littérature & sciences humaines
Arts | Le 22 janvier 2025, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : cinq minutes.
Peintre vénitien de la Renaissance
Né probablement à Venise, formé à Florence par Gentile da Fabriano, Jacopo Bellini (ca 1400-1470) est le père des peintres Gentile et Giovanni Bellini, et le chef de file d’une école et d’un style nouveaux à Venise et à Padoue, nourris de la Première Renaissance florentine.
Né vers 1400 probablement à Venise, Jacopo Bellini est formé par Gentile da Fabriano (ca 1370-1427), probablement comme son élève et assistant, à Florence, vers 1423. Il est présent à Padoue en 1430, et à Vérone en 1436 (fresque de la Crucifixion dans la cathédrale, détruite dans la seconde moitiée du xviiie siècle). Il travaillera ensuite principalement à Venise, à partir de 1439, et pour la première fois à la cour d’Este à Ferrare en 1441, avec laquelle il reste en contact.
Il meurt en 1470 ou 1471 à Venise.
Il ne nous reste malheureusement, de la Crucifixion de Vérone, qu’une mauvaise gravure faite d’après une copie. Cette précieuse fresque fut impitoyablement détruite, en 1759, par le vandalisme ignorant d’un doyen de la cathédrale. C’est à cette même période que remonte, sans doute, l’une des trois œuvres signées qui soient parvenues jusqu’à nous, le Crucifix du palais épiscopal de Vérone, actuellement au Museo Civico de cette ville.
Émile Cammaerts, Les Bellini, 1913
De l’étude des livres d’esquisses de Jacopo conservés au Louvre et au British Museum, il se dégage cette conclusion indiscutable que toute la peinture vénitienne, mondaine et religieuse, anecdotique et fantaisiste, est en germe dans l’œuvre de ce maître qui exerça une influence marquée non seulement sur ses fils, mais aussi sur Mantegna et l’école rivale de Padoue. Jacopo est bien, dans ces dessins, le digne élève de Gentile da Fabriano, l’émule de Pisanello, mais il rompt définitivement avec les traditions antérieures ; il découvre la vie, il dessine ce qui existe autour de lui, aussi bien les gens de la cour, les processions de seigneurs et de dames que les paysans, les champs, les montagnes, les animaux. Tout cela était pour Venise une nouveauté, une révélation.
Amédée Boinet, « Emile Cammaerts. Les Bellini. Compte-rendu », Bibliothèque de l’École des chartes, 1914
Peignant à une époque de mutations, Jacopo Bellini opère une synthèse entre les traditions qui précèdent et les innovations des artistes florentins.
Partant de la phase tardive du gothique (« gothique international »), le maître s’efforce d’utiliser les innovations techniques de la Première Renaissance florentine, en particulier la perspective centrale, au sein de la peinture vénitienne. Il aura ainsi joué un rôle majeur dans la formation de l’école de Venise.
Les principaux témoignages de cette démarche sont les nombreux dessins qu’il a légués à ses fils Gentile et Giovanni Bellini, constitués aujourd’hui de deux recueils conservés au British Museum, à Londres, et au Louvre à Paris.
Raphaël Deuff
Ressource : œuvres de Jacopo di Niccolo Bellini dans les collections du musée du Louvre (collections.louvre.fr)
Ressource : Jacopo di Niccolo Bellini - Collections du département des arts graphiques (arts-graphiques.louvre.fr)
Ressource : Jacopo Bellini - Collections Online / British Museum (britishmuseum.org)
Entités nommées fréquentes : Venise, Gentile, Padoue, Fabriano, Jacopo Bellini, Jacopo, Louvre, British Museum.
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