Nature et biologie | Le 18 mars 2025, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : cinq minutes.
littérature & sciences humaines
Nature et biologie | Le 18 mars 2025, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : cinq minutes.
Écosystème naturel remarquable au Sénégal
Le lac Retba, situé à 35 km de Dakar au Sénégal, est célèbre pour sa teinte rose distinctive. Ce phénomène naturel est dû à la présence d’une micro-algue appelée dunalielle (Dunaliella salina), organisme halophile de la famille des Dunaliellaceae qui prolifère dans ses eaux particulièrement salées.
Situé dans la Presqu’île du Cap-Vert à 35 km de Dakar, le lac Retba s’étend sur 3 kilomètres-carrés et constitue un écosystème naturel remarquable. Connu comme le « lac rose » du Sénégal, et ancienne étape finale du rallye Paris-Dakar, ce plan d’eau se distingue par sa salinité exceptionnelle, qui le classe au deuxième rang mondial après la mer Morte.
La teinte rose à rouge qui caractérise le lac est due à la présence massive d’une micro-algue nommée Dunaliella salina. Cette micro-algue de 10 micromètres est particulièrement riche en bêtacarotène, qui représente près de 14 % de sa composition. La dunalielle parvient à survivre dans cet environnement hostile grâce à sa forte concentration en astaxanthine, un pigment qui la protège de la lumière intense, ainsi qu’à sa teneur élevée en glycérol qui lui permet de résister à la pression osmotique extrême du lac.
Outre le bêtacarotène et l’astaxanthine, la dunalielle contient d’autres pigments comme l’alpha-carotène, le gamma-carotène et la lutéine, qui lui confèrent des propriétés remarquables. Ces caractéristiques font de cette micro-algue l’un des rares organismes capables de prospérer dans les eaux hypersalines du lac Retba.
La dunalielle présente également des applications pratiques diverses. Elle est utilisée comme colorant alimentaire (additif E160), dans la fabrication de produits cosmétiques anti-âge, et offre des bienfaits pour la peau et la vision (qualités antioxydantes).
Fait intéressant, la couleur rose des flamants est due au même phénomène : ces oiseaux consomment des crevettes Artemia salina, qui se nourrissent de dunalielle, ce qui leur donne leur teinte caractéristique.
Pline l’Ancien est le premier auteur connu à mentionner l’existence de l’algue, sous le nom de phénomène de flos salis (Histoire naturelle, xxxi, 90).
Au xixe siècle, c’est le botaniste et mycologue français Michel Félix Dunal (1789-1856) qui, en 1838, étudie l’algue dans des marais salants près de Montpellier, et lui donne le nom de Haematococcus salinus. Il est le premier à établir que la couleur rose de l’eau, jusque là attribuée à la présence de crevettes, provient de la dunalielle.
L’auteur du taxon actuel de l’algue, Dunaliella salina, est le botaniste roumain Emanoil C. Teodorescu (1866-1949), qui publie sa description précise en 1905.
Sambuc éditeur
Ressource : Dunaliella salina (Dunal) Teodoresco 1905 (algaebase.org)
Ressource : A hundred years of Dunaliella research: 1905–2005 (pmc.ncbi.nlm.nih.gov)
Ressource : Bioynthesis of silver nanoparticles using Dunaliella salina and its antibacterial applications (sciencedirect.com)
Sénégal, Dakar, Dunaliella salina, bêtacarotène, astaxanthine, écosystèmes hypersalins, pression osmotique, mer Morte, Presqu’île du Cap-Vert, pigments naturels, microalgues.
Entités nommées fréquentes : Retba, Dunaliella, Dakar.
Sciences humaines | Le 29 mars 2025, par Raphaël Deuff.
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