Patrimoine | Le 17 janvier 2022, par André Roussainville. Temps de lecture : sept minutes.
littérature & sciences humaines
Patrimoine | Le 17 janvier 2022, par André Roussainville. Temps de lecture : sept minutes.
Base de données culturelle
Dans le prolongement de la numérisation et de la mise à disposition via internet de ses bases de données patrimoniales, entamée dans les années 1990, le ministère de la Culture a lancé en 2019 la Plateforme ouverte du patrimoine, abrégée « POP ».
Vaste répertoire ouvert et centralisé, à destination du grand public comme des professionnels, la plateforme POP recueille actuellement plusieurs millions de notices sur des biens culturels, artistiques et patrimoniaux français.
Le ministère de la Culture a entamé dès les années 1990 la mise en ligne de bases de données constituées des informations de référence produites ou collectées par ses services, et dont la numérisation a débuté dans les années 1970. Ce fonds historique réunit les bases Joconde, Mérimée, Palissy, Mémoire, base Monuments Nationaux Récupération (dite « Rose Valland »), Muséofile, Autor et Enluminures.
Lancée en juillet 2019, la Plateforme ouverte du patrimoine (POP) tire parti des avancées du numérique pour créer un outil commun aux différents professionnels du patrimoine, afin « de constituer et de maintenir un réservoir d’informations certifiées par les services de l’État ». Il permet d’autre part, côté utilisateur, de consulter et d’utiliser librement toutes les ressources textuelles et iconographiques dans d’autres applications, à travers un partage en données ouvertes (open data).
Il s’agit ainsi d’une plateforme unique dotée d’un moteur de recherche, et qui a vocation à centraliser les apports en notices et ressources liées à la culture et au patrimoine, collectées par les services centraux, territoriaux et les partenaires du ministère de la Culture. L’outil facilite les corrections des notices ; sur le principe du crowdsourcing, les internautes sont également invités à signaler toute erreur ou inexactitude qu’ils constatent.
Le code source du projet a par ailleurs été publié sous licence libre, et déposé sur un réseau d’échange de développement logiciel.
La base de données Joconde, qui rassemble environ 600 000 notices, regroupe une documentation issue des collections des musées de France, dans les domaines de l’archéologie, des beaux-arts, de l’ethnologie, etc. La base Mérimée est quant à elle relative au patrimoine architectural, et Palissy rassemble des notices sur le patrimoine mobilier.
Créée en 1995 par la direction de l’architecture et du patrimoine du ministère de la Culture, la base de données Mémoire est une base de données iconographique (photographies, gravures, plans, dessins) qui illustre les fiches des deux bases Mérimée et Palissy. Son fonds provient entre autres des services régionaux de l’Inventaire général, et des archives photographiques de la Médiathèque du patrimoine.
Coproduite depuis 1979 par le Service du livre et de la lecture et l’Institut de recherche et d’histoire des textes (CNRS), la base Enluminures donne accès aux numérisations des miniatures et éléments décoratifs de plus de 5000 manuscrits médiévaux, conservés dans une centaine de bibliothèques municipales françaises.
Dédiée aux peintres-verriers et aux orfèvres dont les productions sont conservées par la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, le fonds Autor est en grande partie consacré aux xixe et xxe siècles.
Consacrée aux œuvres d’art récupérées suite aux spoliations nazies, la base Monuments Nationaux Récupération (dite « MNR Rose Valland ») rassembles les notices des œuvres restituées par l’Allemagne qui furent confiées à la garde des musées nationaux après la Seconde Guerre mondiale.
Enfin, la base Muséofile constitue le répertoire officiel des musées de France (environ 1220 établissements).
La plateforme POP a été élaborée, à partir de l’été 2018, dans le cadre du programme « Startup d’État ». Parmi les limites constatées par les équipes ayant travaillé sur le projet, outre les difficultés parfois rencontrées pour convaincre les acteurs de la pertinence de la démarche, se sont posées des questions juridiques quant au réemploi des données produites dans le cadre de l’open data, comme l’indique la présentation du projet sur un site gouvernemental consacré aux expérimentations logicielles (beta.gouv.fr).
L’équipe a sous-estimé la complexité juridique sur la réutilisation des données, au sein même du “Ministère des Droits d’Auteur”, ce qui nous a privé d’opportunités de mieux distribuer les données et de toucher plus d’usagers.
Présentation de la plateforme POP sur le site gouvernemental beta.gouv.fr
Il est intéressant de noter que des problématiques similaires se sont posées lors de la création de Wikipédia, pour déterminer l’étendue de la propriété intellectuelle dans le cadre d’une rédaction participative provenant de très nombreux contributeurs, ou du statut des œuvres présentées au sein d’articles.
André Roussainville
Consulter la Plateforme ouverte du patrimoine : pop.culture.gouv.fr
Entités nommées fréquentes : POP, Culture, Mérimée, Palissy, Plateforme.
Politique et institutions | Le 14 novembre 2024, par Urbanitas.fr.
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