Patrimoine | Le 4 janvier 2024, par Luc Grampivf. Temps de lecture : six minutes.
littérature & sciences humaines
Patrimoine | Le 4 janvier 2024, par Luc Grampivf. Temps de lecture : six minutes.
Patrimoine cultuel français
Après le vol en 2008 d’un de ses pans sculptés, un coffre reliquaire d’époque romane abrité par l’abbatiale de la Trinité à Fécamp a été réinstallé à la vue des fidèles et du public, en décembre 2023. Ce coffre en pierre sculptée, dont certaines parties remontent au xiie siècle, a été installé dans le chœur de l’église bénédictine, sur un socle en métal destiné à le protéger.
C’est un coffre finement sculpté sur ses quatre côtés de seize scènes figurant la vie du Christ d’après les Évangiles, représentées sous de petites arcades en plein-cintre et bordées de frises décoratives ; la pierre porte également la trace d’une polychromie bleue et dorée remontant à l’époque de sa conception. Cette cuve en pierre, mesurant 1,83 mètres de long, 70 cm de hauteur et 48 cm de large et très probablement destinée à accueillir une relique, fut réalisée au cours du xiie siècle ; au début du xvie siècle, elle fut remplacée par un autre reliquaire, commandé par le cardinal Antoine Bohier (1462-1519). Ses pans ont alors été démontés et exposés, scellés dans les murs d’une des chapelles du déambulatoire de l’abbatiale. Ils y resteront jusqu’en 1979, année consacrée à la mise en lumière des abbayes normandes et de la vie monastique dans la région : à l’occasion de l’exposition Trésors des Abbayes Normandes (Caen, Rouen), les pans du coffre sont regroupés et le reliquaire est exposé au public.
Mais en 2008, un des petits panneaux portant la frise sculptée est dérobé. L’objet est retrouvé deux ans plus tard, en 2010, grâce à l’Office central de la lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), ainsi qu’au concours du directeur du British Museum de l’époque, Neil MacGregor. Entreposé depuis cette date à l’abri des regards, le reliquaire est désormais à nouveau visible des fidèles et du public sous sa forme d’origine. Exposé dans le chœur de l’église, le coffre est fixé sur un socle en métal noir, qui permet de le consolider et est aussi destiné à empêcher un nouveau vol. Un couvercle, de facture plus récente, a été également attaché et patiné afin de s’harmoniser avec les autres éléments. L’ensemble pèse plusieurs tonnes.
En septembre dernier, c’était un autre objet de culte, la fameuse relique du Précieux-Sang, qui retrouvait les murs de l’abbatiale de la Trinité : volé en juin 2022, ce petit coffre en cuivre doré contenant deux fioles supposées renfermer le sang du Christ avait été restitué par les malfaiteurs car dépourvu de valeur marchande. La relique du Précieux-Sang de Fécamp est l’objet d’un pèlerinage dans la ville depuis la période médiévale.
Construite dans l’enceinte du château des ducs de Normandie à Fécamp (Seine maritime), la collégiale puis abbaye bénédictine de la Trinité vit sa première abbatiale érigée en 665. Après plusieurs destructions dues aux incursions vikings puis à des incendies, une église gothique renfermant une nef à cinq travées est reconstruite vers 1187 sous l’impulsion de l’abbé Raoul d’Argences (1190-1219) ; la charpente du bâtiment est achevée au début du xiiie siècle.
Luc Grampivf
Article : La réinstallation du coffret reliquaire roman dans le chœur de l’abbatiale de Fécamp (culture.gouv.fr)
Ressource : Annales du Patrimoine de Fécamp, 1994-2022 (fecamp-terre-neuve.fr)
Ressource : Notice de l'Abbaye de la Trinité de Fécamp, sur la Plateforme ouverte du patrimoine (pop.culture.gouv.fr)
Entités nommées fréquentes : Trinité, Fécamp.
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