« Saison des Nobel »

Suède : la Coréenne Han Kang reçoit le Nobel de littérature pour sa prose poétique intense sur les traumatismes historiques

Remise de récompense internationale en Suède

Le prix Nobel de littérature a été décerné, jeudi 10 octobre 2024 dans les murs de l’Académie suédoise, à l’écrivaine coréenne Han Kang (한강), pour sa prose poétique originale et vive autour de la fragilité et des traumatismes historiques.

L’écrivaine sud-coréenne Han Kang s’est vue décerner le prix Nobel de littérature 2024, pour son œuvre romanesque et poétique abordant le traumatisme et la blessure liés à des tragédies historiques.

Perçue par le Comité comme une « prose poétique », l’écriture de Han Kang mêle l’expérience de pratiques plastiques et musicales et de l’écriture de la poésie pour construire des fictions où l’histoire ou le témoignage se mêlent au récit de trajectoires individuelles, autour d’un amour ou d’une rencontre. Les liens (corps et âme, morts et vivants) tissent cette œuvre qui s’ouvre au romanesque au milieu dans années 1990, après des débuts dans la poésie (publication de poèmes dans le magazine 문학과사회, « Littérature et société »).

Dans son œuvre, Han Kang se confronte aux traumatismes historiques et aux règles invisibles et, dans chacune de ses œuvres, expose la fragilité de la vie humaine. Elle a une conscience unique des liens entre le corps et l’âme, les vivants et les morts, et, par son style poétique et expérimental, elle est devenue une innovatrice dans le domaine de la prose contemporaine.

Anders Olsson, président du Comité Nobel

Paraît d’abord le recueil de nouvelles 여수의 사랑 (Amour de Yeosu, 1995), puis le roman (Vos mains froides 2002), présenté comme le manuscrit posthume d’un sculpteur décrivant son amour des formes du corps féminin à travers la pratique du moulage en plâtre.

En 2007 Han Kang publie 채식주의자 (La Végétarienne), qui s’amorce sur la décision de la protagoniste de ne plus manger de viande, et décrit avec violence le refus opposé à ce choix par l’entourage : ce roman marque le début de la reconnaissance de l’écrivaine à l’international.

Parmi les thématiques de prédilection de la romancière, ses autres œuvres abordent des relations entre deux personnes vulnérables et des histoires d’amour fragiles, le lien entre une expérience traumatisante et la perte de la parole, une méditation sur la perte... Parfois, le cadre de ces récits est historique, jouant avec le genre de la littérature de témoignage, comme avec massacre perpétré par l’armée sud-coréenne en 1980 lors du soulèvement de Gwangju (Celui qui revient, 2014), ou les violents affrontements liés au soulèvement de Jeju et à sa répression sanglante.

L’oubli collectif et le traumatisme de toute une société sont au cœur de l’œuvre de la romancière, primée lors de cette saison 2024 des prix Nobel.

La lauréate Han Kang

Han Kang (한강) est née en 1970 dans la ville de Gwangju en Corée du sud. Elle enseigne depuis 2013 l’écriture créative au sein de l’Institut des arts de Séoul.

Le prix Nobel de littérature 2024 lui a été attribué, depuis Stockholm en Suède, ce mardi 8 octobre dans les murs de l’Académie suédoise (Svenska Akademien).

La saison des Nobel s’est poursuivie vendredi 11 octobre, avec la révélation du lauréat du prix Nobel de la paix 2024, à Oslo en Norvège. Enfin, le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, ou « Nobel d’économie », a clôturé la série de récompenses le lundi 14 octobre.

Sambuc éditeur

Informations complémentaires

Portail : The Nobel Prize (nobelprize.org)

Portail : Académie suédoise (svenskaakademien.se)

Ressource : Cérémonie d’annonce du prix Nobel de littérature 2024 (nobelprize.org)

Ressource : Bio-bibliographie (en, nobelprize.org)

Site web de l’auteure : Han Kang (han-kang.net)

Entités nommées fréquentes : Han Kang, Nobel, Académie.