Droit | Le 18 avril 2023, par Sambuc éditeur. Dernière révision le 18 février 2025. Temps de lecture : sept minutes.
littérature & sciences humaines
Droit | Le 18 avril 2023, par Sambuc éditeur. Dernière révision le 18 février 2025. Temps de lecture : sept minutes.
Loi française sur l’éducation
La loi encadrant le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics, couramment abrégée loi sur le port de signes religieux à l’école, est une loi française majeure de la Ve République, dans le domaine de l’éducation et de la laïcité, publiée au Journal officiel en mars 2004.
La loi no 2004-228 du 15 mars 2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics, aussi dite loi sur le port de signes religieux à l’école, est une loi ordinaire de la République française ayant paru au Journal officiel de la République française le 15 mars 2004. Ce texte constitue une norme majeure de la Ve République liée à l’éducation.
La loi interdit les signes religieux ostensibles au sein de l’enseignement public maternel, primaire et secondaire ; elle autorise néanmoins le port de signes religieux discrets.
Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit.
Le règlement intérieur rappelle que la mise en œuvre d’une procédure disciplinaire est précédée d’un dialogue avec l’élève.
Loi no 2004-228 du 15 mars 2004
La loi du 15 mars 2004 est prise « en application du principe constitutionnel de laïcité qui est un des fondements de l’École publique ». Une des origines du projet de loi réside dans l’affaire des foulards de Creil, survenue en octobre 1989, l’exclusion de trois collégiennes refusant d’enlever leur voile en classe ayant provoqué une polémique nationale. En 2003, le Président de la République d’alors, Jacques Chirac, constitue un groupe de réflexion sur l’application du principe de laïcité dans la République, qui s’appellera Commission Stasi. M. Chirac suivra les recommandations de la commission et lancera la rédaction d’un projet de loi interdisant les signes religieux dans les écoles publiques françaises, qui deviendra la loi de 2004.
La loi sur les signes religieux à l’école a connu un parcours parlementaire relativement rapide au début de l’année 2004. L’Assemblée nationale a d’abord examiné et adopté le texte (projet de loi n°1381) entre le 3 et le 10 février 2004, après trois jours de débats. Le texte a ensuite été transmis au Sénat où il a été examiné en première lecture les 2 et 3 mars 2004 (projet n°209). Sous la conduite du rapporteur Jacques Valade, président de la commission des affaires culturelles, les sénateurs ont examiné 26 amendements, mais aucun n’a été adopté. Le texte a finalement été voté conforme par le Sénat lors du scrutin n°155, permettant son adoption définitive sans nécessiter de nouvelle lecture à l’Assemblée nationale.
Les débats parlementaires autour de la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école ont reflété l’importance alors accordée à cette question par les élus. Au Sénat, le président Christian Poncelet a d’emblée souligné qu’il s’agissait d’un « fondement essentiel du pacte républicain », justifiant une discussion générale sans limitation de durée pour permettre l’expression de toutes les sensibilités.
Le ministre de l’Éducation nationale Luc Ferry a présenté le texte comme s’inscrivant dans la tradition laïque française, visant à clarifier la situation pour les chefs d’établissement face aux tensions croissantes. Il a précisé que la loi distinguerait les signes ostensibles, qui seraient interdits, des signes discrets qui resteraient autorisés.
Quelques voix dissonantes se sont exprimées, notamment sur la pertinence d’une loi pour régler ce problème ou sur la prise en compte des spécificités de l’outre-mer. Certains parlementaires, comme Paul Vergès pour La Réunion, ont souligné l’existence de pratiques locales différentes de la laïcité.
Les débats ont abouti à l’adoption du texte sans modification majeure par rapport à la version de l’Assemblée nationale. Les amendements proposés, notamment pour remplacer le terme « ostensiblement » par « visible » ou pour étendre le champ d’application de la loi, ont été soit retirés soit rejetés. Le texte final a été adopté par un vote solennel du Sénat, marquant ainsi son caractère définitif.
Ces débats témoignent de la recherche d’un équilibre entre la réaffirmation du principe de laïcité et la nécessité d’une application pragmatique, tout en révélant les tensions sous-jacentes autour des questions d’intégration et de cohésion sociale dans la société française du début des années 2000.
Sambuc éditeur
Texte de référence : Loi no 2004-228 du 15 mars 2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics (legifrance.gouv.fr)
Ressource : Discours : Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault à l’Assemblée nationale le 3 février 2004, et interview à "Europe1" le 3 février 2004, sur le projet de loi sur les signes religieux à l’école et sur la déclaration attendue d’Alain Juppé après sa condamnation. (vie-publique.fr)
Ressource : 30 ans de l’affaire du foulard de Creil : le voile de la discorde (radiofrance.fr)
Entités nommées fréquentes : République, Sénat, Assemblée.
Technologie | Le 3 avril 2025, par Raphaël Deuff.
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