Littérature | Le 19 mars 2021, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : six minutes.
littérature & sciences humaines
Littérature | Le 19 mars 2021, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : six minutes.
Écrivain et poète suisse
Écrivain suisse de langue française, Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947) est l’auteur d’une œuvre romanesque foisonnante où le parler vernaculaire et la peinture naturaliste installent l’histoire dans un cadre solide et vivant, qu’il transfigure à travers l’atmosphère d’un drame humain. La poésie, par laquelle il commencé l’écriture, entrecroise son œuvre en prose de quelques recueils, et de nombreuses participations à des revues littéraires.
Fils d’Émile Ramuz et de Louise Davel, Charles Ferdinand Ramuz naît le 24 septembre 1878 à Lausanne. Son père tenait une épicerie avant de devenir caviste et négociant en vin. De 1897 aux premières années du xxe siècle, Ramuz suit des études de Lettres classiques à l’Université de Lausanne. Lors d’un premier séjour à Paris durant l’hiver 1900, il écrit un premier roman, resté inédit. En 1903, il fait publier son premier recueil de poésies, Le petit village, à compte d’auteur.
En 1904, il convainc son père de le laisser poursuivre des études dans la capitale française ; son projet est alors d’écrire une thèse sur le poète Maurice de Guérin. Il restera à Paris jusqu’au début de la Première Guerre, publiant des poèmes et des articles dans diverses revues. Il participe également à la vie littéraire de la Suisse romande, en écrivant pour des journaux comme la Gazette de Lausanne, ou les revues Au Foyer romand et la Bibliothèque universelle. Dans le même temps, il cofonde La Voile latine. C’est à Paris qu’il découvre travaille sa position particulière d’écrivain « de province » dans la littérature française, et son identité de vaudois. D’abord été influencé par Gustave Flaubert et Guy de Maupassant, il développe rapidement son style romanesque, qui cherche à établir une harmonie entre le ton du récit, et les pensées ou la langue de ses personnages, souvent modestes. Ramuz se déclare marqué par la peinture et son sens, la vue : « Mes idées me viennent des yeux, – si j’ai des maîtres, c’est chez les peintres ». En 1913, il épousera la peintre Cécile Cellier ; il naîtra au couple une fille, Marianne, la même année.
De retour en Suisse en 1914, Ramuz participe aux Cahiers vaudois, créé par, avec le manifeste Raison d’être. Il prend modèle sur la peinture de façon de plus en plus marquée, et publie au début de la guerre un texte sur Paul Cézanne. Sa collaboration avec Igor Stravinsky, dans les dernières années du conflit, aboutit au lendemain de la guerre au drame lyrique de l’Histoire du soldat, pièce « itinérante » pour sept musiciens, deux acteurs et un danseur.
L’entre-deux-guerres voit paraître ses plus grandes œuvres : La beauté sur terre (1927), Adam et Eve (1932), Farinet ou la fausse monnaie (1932), Glissement de terrain sur Derborence (1934), ou Si le soleil ne revenait pas (1939). Ramuz met en place des personnages de narrateurs qui, comme les chefs de chœur des tragédies grecques, doublent la parole des protagonistes. Il développe un langage à l’imitation du rythme et des ruptures syntaxiques propres au langage parlé.
Installé dans une petite maison près de Lausanne, baptisée La Muette, il se consacre à l’écriture à l’écart de la vie mondaine. C’est aussi pour l’écrivain une période de difficultés financières. D’abord accueilli en France chez Grasset, il bénéficiera du mécénat de l’éditeur suisse Henry-Louis Mermod, qui publiera ses œuvres Œuvres complètes à partir de 1940. C’est à cette époque que son œuvre, largement reconnue, reçoit plusieurs prix littéraires (Prix romand en 1930, Grand Prix Schiller en 1936) ; ses livres sont traduits en plusieurs langues, notamment en italien, en japonais, et sont également adaptés à l’écran. Malade, Charles Ferdinand Ramuz s’éteint le 25 mai 1947, après avoir consacré ses dernières années à l’écriture.
Sambuc éditeur
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