Littérature | Le 4 janvier 2022, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : cinq minutes.
littérature & sciences humaines
Littérature | Le 4 janvier 2022, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : cinq minutes.
Écrivain et homme politique italien, 1863–1938
Poète, romancier et dramaturge s’assimilant de nombreux courants littéraires et philosophiques du début du xxe siècle, Gabriele D’Annunzio fut aussi soldat et homme politique ; déployant dans ses œuvres de poète le désir d’un âge héroïque, il tentera aussi de le susciter dans sa vie par un engagement politique et militaire farouchement nationaliste, qui trouvera son écho dans l’entre-deux-guerres italien et l’émergence du fascisme.
Courtisé par Mussolini mais éloigné du pouvoir par les fascistes, il meurt peu avant le début de la guerre, en 1938, laissant une œuvre abondante, marquée par le décadentisme, et où se mêlent des pièces pastorales, des romans et des œuvres en vers.
Gabriele D’Annunzio naît à Pescara en 1863. Il s’installe dans les années 1880 à Rome où il y commence sa carrière littéraire ; au contact de l’aristocratie capitoline, il trouve l’inspiration du roman Il piacere (1889). C’est lors d’un séjour à Naples, en 1891, qu’il découvre les œuvres de Nietzsche et la musique de Wagner. L’influence de Nietzsche est visible dans son roman Trionfo della morte (1894) et Le vergini delle rocce (1896). L’adhésion, à travers Nietzsche, à l’idée de « surhomme », alimentée par des affinités psychologiques et culturelles, a été décisive dans la production ultérieure de D’Annunzio.
Suite à sa rencontre avec l’actrice Eleonora Duse, avec qui il entretient une relation tourmentée, D’Annunzio commence à écrire pour le théâtre. En quelques années, il compose ses œuvres majeures, du roman Il fuoco (1900) à la tragédie pastorale La figlia di Iorio (1904).
Représentant du décadentisme européen, doté d’une vaste culture, D’Annunzio fait preuve d’une remarquable capacité à assimiler les nouveaux courants littéraires et philosophiques, en les retravaillant dans un style qui lui est propre. Parmi les nombreux genres littéraires qu’il pratique, il a une prédilection pour la poésie lyrique (Primo vere, 1879 ; Canto novo, 1882).
En 1897, il est élu député, passant des rangs de la droite à ceux de l’extrême gauche, mais il revient à droite en 1910, rejoignant l’Association nationaliste italienne d’Enrico Corradini.
Installé en France entre 1910 et le début de la Première Guerre, il revient en Italie et se lance dans une campagne interventionniste féroce. S’engageant comme volontaire dans l’armée de l’air, il se distingue dans des actions audacieuses, qui lui coûteront la perte d’un œil.
Après la fin de la guerre, en septembre 1919, il dirige une expédition de vétérans (la « marche sur Ronchi ») jusqu’à Fiume, sous le contrôle des Alliés, qu’il occupe par un coup d’État paramilitaire, et où il crée la Régence italienne de Carnaro. Évacué par l’armée italienne à la fin de l’année 1920, il se retire dans une villa sur le lac de Garde (Lombardie), d’où il apprend le coup d’État de Mussolini. Écarté par ce dernier de la politique, D’Annunzio bénéficiera dans les dernières années de sa vie des honneurs du nouveau régime ; créé prince du Montenevoso en 1924, il sera nommé en 1937 président de l’Académie royale italienne, mais mourra avant d’entrer en fonction, l’année suivante, dans sa villa de Gardone Riviera dans la province de Brescia.
Sambuc éditeur
Entités nommées fréquentes : Nietzsche, Annunzio.
Politique et institutions | Le 14 novembre 2024, par Urbanitas.fr.
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