Sciences humaines | Le 14 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : sept minutes.
littérature & sciences humaines
Sciences humaines | Le 14 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : sept minutes.
Langue vivante minoritaire
Le tahitien (te reo Tahiti) est une langue vivante régionale en France, idiome de la famille des langues austronésiennes. Elle est parlée en Polynésie française.
Le tahitien (te reo Tahiti) est une langue minoritaire employée en Polynésie française. Au sein des régions françaises, la langue connaît quelque 46 577 locuteurs, courants ou occasionnels. C’est la langue traditionnelle des Tahitiens.
Dans la perspective de la classification généalogique, la langue tahitienne se rattache au groupe des langues tahitiques de la famille des langues austronésiennes. Historiquement, cette langue se forme en une entité linguistique en Polynésie française.
Le tahitien possède une structure syntaxique VSO (syntaxe verbe-sujet-objet). Selon la typologie morphologique, il s’agit d’une langue isolante (dont les mots ne possèdent pas de formes fléchies). Elle possède une rythmique de langue accentuelle.
Le tahitien, comme les autres langues polynésiennes, est une langue essentiellement orale. Elle se dote d’une écriture entre la fin du xviiie siècle et le début du xixe siècle, antérieurement à la présence française, sous l’impulsion des missionnaires anglais qui la transcrivent ; elle formera d’abord une des langues d’alphabétisation au cours du protectorat (1842), avec le français, avant d’être retirée de l’enseignement en 1880 avec l’annexion de Tahiti : le tahitien demeure par la suite la langue du culte et de l’instruction religieuse. Enfin la loi Deixonne (1951) la réintroduit dans l’enseignement.
Parmi les auteurs majeurs de la littérature tahitienne, on trouve le poète et dramaturge Henri Hiro (1944-1990) – Pehepehe i tau nunaa / Message poétique (1985) – et la poète et enseignante Flora Aurima-Devatine (née en 1942) – Les tablettes : te hiapo (1976-2001). Les linguistes Jean-Michel Charpentier (1943-2014) et Alexandre François (né en 1972) ont également publié un Atlas linguistique de Polynésie française (2015).
La langue tahitienne est un élément fondamental de l’identité culturelle : ciment de cohésion sociale, moyen de communication quotidien, elle est reconnue et doit être préservée, de même que les autres langues polynésiennes, aux côtés de la langue de la République, afin de garantir la diversité culturelle qui fait la richesse de la Polynésie française. (…) La langue tahitienne est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et primaires, dans les établissements du second degré et dans les établissements d’enseignement supérieur.
Loi organique no 2004-192 du 27 février 2004 portant statut d’autonomie de la Polynésie française, art. 57.
Pour les régions de France, la Constitution de la Ve République dispose : « La langue de la République est le français. » (art. 2 modifié par la loi constitutionnelle no 92-554 du 25 juin 1992), ce qui prescrit l’utilisation du français dans la sphère publique et comme langue d’enseignement. En revanche, cet usage d’idiomes régionaux comme le tahitien n’est nullement prohibé, d’autant plus avec la reconnaissance au sein de la Constitution, depuis 2008, de leur importance patrimoniale (art. 75-1).
L’enseignement du tahitien est actuellement légiféré par la loi organique du 27 février 2004. Antérieurement, depuis 1981, un dispositif juridique spécifique permet au tahitien d’être enseigné dans le primaire et le secondaire et de faire l’objet d’une épreuve facultative au baccalauréat. Plus globalement, ce sont le Code de l’éducation (art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11), le Code rural (L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129) et le Code de la consommation (L. 121-33) qui disposent de l’enseignement du tahitien comme langue régionale en France. Dans le supérieur, la langue tahitienne est aussi enseignée à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco).
Son emploi dans la sphère publique et les médias est principalement défini au sein de la loi Toubon (loi relative à l’emploi de la langue française), complétée de la loi no 2000-1207 du 13 décembre 2000.
L’Académie tahitienne (Fare Vāna’a) compte parmi les institutions qui promeuvent la langue tahitienne, son enseignement et sa pratique.
Raphaël Deuff
Nom français : tahitien
Autonyme : te reo Tahiti
Nom anglais : Tahitian
Statut : langue vivante minoritaire
Territoires d’implantation : Polynésie française
Famille linguistique : langues austronésiennes
Typologie linguistique : VSO, isolante, accentuelle
Notices d’autorité et bibliographiques : tahi1242 (Glottolog.org), tah (ISO 639-3). Parent : tahi1244 (Glottolog.org)
Portail : Académie tahitienne (Fare Vāna’a) (farevanaa.pf)
Ressource : Tahitian – tah (iso639-3.sil.org)
Ressource : Tahitian – tahi1242 (glottolog.org)
Ressource : Tahitian-Austral – tahi1244 (glottolog.org)
Ressource : Tahitien (inalco.fr)
Ressource : OLAC resources in and about the Tahitian language (language-archives.org)
Ressources bibliographiques
Bernard Cerquiglini, Les Langues de France. Rapport au ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie et à la ministre de la Culture et de la Communication, 1er avril 1999. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Christos Clairis, Denis Costaouec et Jean-Baptiste Coyos (dir.), Langues et cultures régionales de France, Paris, L’Harmattan, 2000.
Henri Giordan (dir.), Les minorités en Europe. Droits linguistiques et droits de l’homme, Paris, Kimé, 1992. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Henri Giordan, Démocratie culturelle et droit à la différence. Rapport présenté à Jack Lang, ministre de la Culture, Paris, La Documentation française, 1982. Notice en ligne (catalogue.bnf.fr).
Henri Giordan et al., « Les langues de France », Tribune internationale des langues vivantes, Paris, 2000.
Wolfgang Jenniges (éd.), Select Bibliography on minority languages in the European Union / Bibliographie sélective des langues minoritaires de l’Union européenne, Bruxelles, Bureau européen pour les langues moins répandues, 1997. Notice en ligne (europeansources.info).
Benoît Paumier et al., Redéfinir une politique publique en faveur des langues régionales et de la pluralité linguistique interne, rapport présenté à la ministre de la Culture et de la Communication, 17 juillet 2013. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Bernard Poignant, Langues et cultures régionales. Rapport au Premier ministre, Paris, La Documentation française, 1998. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Jean Sibille, Les Langues régionales, Paris, Flammarion, coll. « Dominos », 2000.
Geneviève Vermès (dir.), Vingt-cinq communautés linguistiques de la France (2 vol.), Paris, L’Harmattan, 1988. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Texte de référence : Constitution du 4 octobre 1958 (legifrance.gouv.fr), art. 2 et 75-1
Enseignement
Texte de référence : Code de l’éducation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11, ainsi que L. 256-1
Texte de référence : Code rural (legifrance.gouv.fr), art. L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129
Texte de référence : Code de la consommation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-33
Texte de référence : Loi no 2004-192 organique du 27 février 2004 (legifrance.gouv.fr), art. 57
Médias et sphère publique
Texte de référence : Loi no 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française (legifrance.gouv.fr), dite « loi Toubon »
Texte de référence : Loi 2000-1207 du 13 décembre 2000 d’orientation pour l’outre-mer (legifrance.gouv.fr), art. 34
Entités nommées fréquentes : Polynésie, Tahiti, Code, France, Tahitian, Paris, Giordan, Les, Culture, Constitution, Loi.
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Le saramaka (saamaka) est une langue régionale des régions françaises. Elle est parlée en Guyane.
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