Sciences humaines | Le 14 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : sept minutes.
littérature & sciences humaines
Sciences humaines | Le 14 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : sept minutes.
Langue vivante minoritaire
Le marquisien (èo enana) est une langue régionale des régions françaises, idiome de la famille des langues austronésiennes. Elle est parlée en Polynésie française.
Le marquisien (èo enana) est une langue vivante minoritaire usitée en Polynésie française. Dans les régions françaises, la langue connaît 5 069 locuteurs approximativement, courants ou occasionnels. Elle constitue la langue historique des Marquisiens.
Selon la classification génétique, la langue marquisienne appartient au groupe des langues marquisiennes de la famille des langues austronésiennes. Historiquement, cette langue prend forme en Polynésie française.
La langue marquisienne est une langue VSO, soit une langue à ordre verbe-sujet-objet. Selon la typologie morphologique, il s’agit d’une langue isolante, c’est-à-dire une langue dont la forme des mots ne varie pas selon la syntaxe. Elle possède une rythmique de langue morique.
La langue marquisienne relève de la tradition orale. La littérature en marquisien est constituée de publications d’ethnotextes.
Parmi les auteurs ayant recueilli la littérature marquisienne de tradition orale, on trouve le médecin, explorateur et ethnologue Karl von den Steinen (1855-1929), qui recueille des mythes marquisiens de tradition orale autour de la pratique du tatouage, dans le premier volume du recueil Die Marquesaner und ihre Kunst (Les Marquisiens et leur art, vol. I : « Le tatouage », 1925), ainsi que l’anthropologue Craighill Handy (1892-1980) – Marquesan legends (1930) – et l’ethnologue Henri Lavondès (1926-1998) – Terre et mer. Pour une lecture de quelques mythes polynésiens, paru en 1975. Jean-Michel Charpentier (1943-2014) et Alexandre François (né en 1972) ont également publié un Atlas linguistique de Polynésie française, publié en 2015.
Le français, le tahitien, le marquisien, le paumotu et le mangarevien sont les langues de la Polynésie française. Les personnes physiques et morales de droit privé en usent librement dans leurs actes et conventions ; ceux-ci n’encourent aucune nullité au motif qu’ils ne sont pas rédigés dans la langue officielle.
Loi organique no 2004-192 du 27 février 2004 portant statut d’autonomie de la Polynésie française, art. 57, al. 3.
La Constitution de la Ve République dispose, pour la France : « La langue de la République est le français. » (art. 2 modifié par la loi constitutionnelle du 25 juin 1992), ce qui prescrit l’usage du français dans la sphère publique et l’enseignement. En revanche, l’utilisation de la langue marquisienne n’est pas rejetée de la sphère publique. Au sein de la Constitution, la valeur patrimoniale des langues minoritaires ou régionales a également été reconnue depuis 2008 (art. 75-1).
L’enseignement du marquisien est aujourd’hui légiféré par la loi organique du 27 février 2004. Par ailleurs, la langue marquisienne est l’objet d’un dispositif juridique depuis 1996, qui lui permet d’être enseigné dans le primaire et le secondaire et de faire l’objet d’une épreuve facultative au baccalauréat. Plus généralement, ce sont le Code de l’éducation (art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11), le Code rural (L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129) et le Code de la consommation (L. 121-33) qui disposent de l’enseignement de la langue marquisienne en tant que langue minoritaire de France.
Son emploi dans la sphère publique, la presse et les médias est encadré au sein de la loi Toubon (loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française) ainsi que par la loi no 2000-1207 du 13 décembre 2000.
Parmi les institutions promouvant le marquisien, on trouve l’Académie marquisienne (Tuhuna èo ènata).
Raphaël Deuff
Nom français : marquisien
Autonyme : èo enana
Nom anglais : Marquesan (Fatu Hiva, Hiva Oa, South Marquesan, Tahuata)
Statut : langue vivante minoritaire
Territoires d’implantation : Polynésie française
Famille linguistique : langues austronésiennes
Typologie linguistique : VSO, isolante, morique
Notices d’autorité et bibliographiques : marq1246 (Glottolog.org), mqm (ISO 639-3). Parent : east2895 (Glottolog.org)
Portail : Académie marquisienne (Tuhuna èo ènata) (academiemarquisienne.com)
Ressource : Marquesan – mqm (iso639-3.sil.org)
Ressource : Marquesan – marq1246 (glottolog.org)
Ressource : East Polynesian Distal – east2895 (glottolog.org)
Ressource : OLAC resources in and about the South Marquesan language (language-archives.org)
Ressources bibliographiques
Bernard Cerquiglini, Les Langues de France. Rapport au ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie et à la ministre de la Culture et de la Communication, 1er avril 1999. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Christos Clairis, Denis Costaouec et Jean-Baptiste Coyos (dir.), Langues et cultures régionales de France, Paris, L’Harmattan, 2000.
Henri Giordan (dir.), Les minorités en Europe. Droits linguistiques et droits de l’homme, Paris, Kimé, 1992. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Henri Giordan, Démocratie culturelle et droit à la différence. Rapport présenté à Jack Lang, ministre de la Culture, Paris, La Documentation française, 1982. Notice en ligne (catalogue.bnf.fr).
Henri Giordan et al., « Les langues de France », Tribune internationale des langues vivantes, Paris, 2000.
Wolfgang Jenniges (éd.), Select Bibliography on minority languages in the European Union / Bibliographie sélective des langues minoritaires de l’Union européenne, Bruxelles, Bureau européen pour les langues moins répandues, 1997. Notice en ligne (europeansources.info).
Benoît Paumier et al., Redéfinir une politique publique en faveur des langues régionales et de la pluralité linguistique interne, rapport présenté à la ministre de la Culture et de la Communication, 17 juillet 2013. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Bernard Poignant, Langues et cultures régionales. Rapport au Premier ministre, Paris, La Documentation française, 1998. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Jean Sibille, Les Langues régionales, Paris, Flammarion, coll. « Dominos », 2000.
Geneviève Vermès (dir.), Vingt-cinq communautés linguistiques de la France (2 vol.), Paris, L’Harmattan, 1988. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Texte de référence : Constitution du 4 octobre 1958 (legifrance.gouv.fr), art. 2 et 75-1
Enseignement
Texte de référence : Code de l’éducation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11, ainsi que L. 256-1
Texte de référence : Code rural (legifrance.gouv.fr), art. L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129
Texte de référence : Code de la consommation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-33
Texte de référence : Loi no 2004-192 organique du 27 février 2004 (legifrance.gouv.fr), art. 57
Médias et sphère publique
Texte de référence : Loi no 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française (legifrance.gouv.fr), dite « loi Toubon »
Texte de référence : Loi 2000-1207 du 13 décembre 2000 d’orientation pour l’outre-mer (legifrance.gouv.fr), art. 34
Entités nommées fréquentes : Polynésie, Code, Marquesan, France, Paris, Giordan, Culture, Constitution, Loi.
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Le saramaka (saamaka) est une langue régionale des régions françaises. Elle est parlée en Guyane.
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