Sciences humaines | Le 18 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : sept minutes.
littérature & sciences humaines
Sciences humaines | Le 18 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : sept minutes.
Langue vivante minoritaire
Le mangarévien (reo mangareva) est une langue régionale des territoires français qui appartient aux langues austronésiennes. Elle est employée en Polynésie française.
Le mangarévien (reo mangareva) est une langue minoritaire utilisée en Polynésie française. En France, la langue compte 424 locuteurs approximativement, courants ou occasionnels. C’est la langue traditionnelle des Polynésiens de l’archipel des Gambier.
Selon la classification généalogique le mangarévien appartient au groupe des langues marquisiennes de la famille des langues austronésiennes. Son implantation d’origine se situe en Polynésie française.
La langue mangarévienne est à dominante VSO (syntaxe verbe-sujet-objet).
La langue mangarévienne ne possède pas de forme écrite. La littérature mangarévienne est constituée de recueils de linguistes.
Parmi les grands auteurs de la littérature scientifique mangarévienne, on peut citer le missionnaire Honoré Laval (1808-1880) – Essai de grammaire mangarévienne (1844-1846, ms. fonds Congregazione dei SS. Cuori, Rome, cote 69-Gambiers, 7) ; Mémoires pour servir à l’histoire de Mangareva (publ. 1968). Plus généralement, les linguistes au CNRS Jean-Michel Charpentier (1943-2014) et Alexandre François (né en 1972) ont dirigé un Atlas linguistique de Polynésie française (2015).
Le français, le tahitien, le marquisien, le paumotu et le mangarevien sont les langues de la Polynésie française. Les personnes physiques et morales de droit privé en usent librement dans leurs actes et conventions ; ceux-ci n’encourent aucune nullité au motif qu’ils ne sont pas rédigés dans la langue officielle.
Loi organique no 2004-192 du 27 février 2004 portant statut d’autonomie de la Polynésie française, art. 57, al. 3.
La Constitution du 4 octobre 1958 dispose, sur les territoires français : « La langue de la République est le français. » (art. 2 modifié par la loi constitutionnelle no 92-554 du 25 juin 1992), ce qui prescrit l’emploi de la langue française dans la sphère publique et dans l’enseignement. Cet usage de langues minoritaires comme le mangarévien n’est néanmoins nullement prohibé, d’autant que l’article 75-1 de la même Constitution leur reconnaît depuis 2008 un intérêt comme patrimoine immatériel.
Aujourd’hui, l’enseignement de la langue mangarévienne est légiféré grâce à la loi organique du 27 février 2004. Antérieurement, depuis 1996, un cadre légal spécifique permet au mangarévien d’être enseigné dans le primaire et le secondaire et de faire l’objet d’une épreuve facultative au baccalauréat. De façon plus générale, ce sont le Code de l’éducation (art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11), le Code rural (L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129) et le Code de la consommation (L. 121-33) qui disposent de l’enseignement du mangarévien en tant que langue régionale en France.
Son emploi dans la sphère publique et les médias est principalement légiféré au sein de la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française ainsi que la loi no 2000-1207 du 13 décembre 2000.
D’autre part, le mangarévien est cité dans l’édition 2010 de l’Atlas des langues en danger dans le monde, de l’UNESCO, comme langue en danger d’extinction.
Au nombre des organisations existantes qui promeuvent le mangarévien, on compte la Direction de la culture et du patrimoine de la Circonscription des îles Australes (CAU) et une Académie mangarévienne en cours de création.
Raphaël Deuff
Nom français : mangarévien
Autonyme : reo mangareva
Nom anglais : Mangareva (Mangarevan)
Statut : langue vivante minoritaire
Territoires d’implantation : Polynésie française
Famille linguistique : langues austronésiennes
Notices d’autorité et bibliographiques : mang1401 (Glottolog.org), mrv (ISO 639-3). Parent : east2895 (Glottolog.org)
Portail : Direction de la culture et du patrimoine de la Circonscription des îles Australes (CAU) (service-public.pf)
Ressource : Mangareva – mrv (iso639-3.sil.org)
Ressource : Mangareva – mang1401 (glottolog.org)
Ressource : East Polynesian Distal – east2895 (glottolog.org)
Ressource : OLAC resources in and about the Mangareva language (language-archives.org)
Ressources bibliographiques
Bernard Cerquiglini, Les Langues de France. Rapport au ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie et à la ministre de la Culture et de la Communication, 1er avril 1999. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Christos Clairis, Denis Costaouec et Jean-Baptiste Coyos (dir.), Langues et cultures régionales de France, Paris, L’Harmattan, 2000.
Henri Giordan (dir.), Les minorités en Europe. Droits linguistiques et droits de l’homme, Paris, Kimé, 1992. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Henri Giordan, Démocratie culturelle et droit à la différence. Rapport présenté à Jack Lang, ministre de la Culture, Paris, La Documentation française, 1982. Notice en ligne (catalogue.bnf.fr).
Henri Giordan et al., « Les langues de France », Tribune internationale des langues vivantes, Paris, 2000.
Wolfgang Jenniges (éd.), Select Bibliography on minority languages in the European Union / Bibliographie sélective des langues minoritaires de l’Union européenne, Bruxelles, Bureau européen pour les langues moins répandues, 1997. Notice en ligne (europeansources.info).
Benoît Paumier et al., Redéfinir une politique publique en faveur des langues régionales et de la pluralité linguistique interne, rapport présenté à la ministre de la Culture et de la Communication, 17 juillet 2013. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Bernard Poignant, Langues et cultures régionales. Rapport au Premier ministre, Paris, La Documentation française, 1998. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Jean Sibille, Les Langues régionales, Paris, Flammarion, coll. « Dominos », 2000.
Geneviève Vermès (dir.), Vingt-cinq communautés linguistiques de la France (2 vol.), Paris, L’Harmattan, 1988. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Texte de référence : Constitution du 4 octobre 1958 (legifrance.gouv.fr), art. 2 et 75-1
Enseignement
Texte de référence : Code de l’éducation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11, ainsi que L. 256-1
Texte de référence : Code rural (legifrance.gouv.fr), art. L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129
Texte de référence : Code de la consommation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-33
Texte de référence : Loi no 2004-192 organique du 27 février 2004 (legifrance.gouv.fr), art. 57
Médias et sphère publique
Texte de référence : Loi no 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française (legifrance.gouv.fr), dite « loi Toubon »
Texte de référence : Loi 2000-1207 du 13 décembre 2000 d’orientation pour l’outre-mer (legifrance.gouv.fr), art. 34
Entités nommées fréquentes : Polynésie, Code, Mangareva, France, Paris, Giordan, Culture, Constitution, Loi.
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Le saramaka (saamaka) est une langue régionale des régions françaises. Elle est parlée en Guyane.
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