Sciences humaines | Le 19 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : sept minutes.
littérature & sciences humaines
Sciences humaines | Le 19 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : sept minutes.
Famille de langues vivantes minoritaires
Les créoles à base lexicale française de l’Océan indien (kréol) sont une famille de langues vivantes régionales des territoires français qui appartiennent à la famille des créoles à base lexicale française. Elles sont parlées dans les Mascareignes.
Les créoles à base lexicale française de l’Océan indien, aussi appelés créoles bourbonnais (kréol), sont une famille de langues vivantes minoritaires parlées dans les Mascareignes. Dans les régions de France, la langue connaît 600 000 locuteurs sur l’île de La Réunion, ainsi qu’environ 300 000 locuteurs en métropole, courants ou occasionnels. Dans l’ensemble du monde, les créoles à base lexicale française de l’Océan indien compteraient approximativement 1,9 million de locuteurs de nos jours (estimation pour les créoles réunionnais et mauricien1).
Pour la généalogie linguistique, les créoles bourbonnais se rattachent au groupe des créoles à base lexicale française. Historiquement, leur implantation se situe dans les Mascareignes.
Les langues créoles bourbonnaises sont un groupe de langues SVO (sujet-verbe-objet). Sur le plan morphologique, ce sont des langues agglutinantes (morphologie caractérisée par l’assemblage d’éléments basiques appelés morphèmes, porteurs chacun d’un trait grammatical précis). Elles possèdent une typologie rythmique de langue syllabique.
Comme l’ensemble des langues créoles, les créoles bourbonnais sont d’abord des langues véhiculées par la parole (à l’exception de rares textes attestés aux xviiie et xixe siècles) et font l’objet d’un bilinguisme hiérarchisé, la langue du quotidien (le créole) s’opposant à la langue écrite et littéraire (le français). Toutefois, la fin du xxe siècle a vu émerger une véritable littérature créole, sous l’impulsion d’écrivains engagés qui publient (souvent en parallèle d’une œuvre francophone) des romans ou de la poésie écrits en créole : parmi les contemporains, on peut citer Axel Gauvin (né en 1944) ou Anne Cheynet (née en 1938).
Parmi les recueils d’ethnotextes et les études linguistiques, Robert Chaudenson (1937-2020), linguiste à l’université d’Aix-Marseille et spécialiste des créoles, a fait paraître un recueil de Textes créoles anciens. La Réunion et Île Maurice, publié en 1981, et Jean-Louis Joubert (Parix-XIII) a étudié la littérature de cet espace créolophone dans ses Littératures de l’océan Indien, publiées en 1991.
Les langues créoles font partie du patrimoine national.
Loi du 27 mai 2009 pour le développement économique des outre-mer, art. 73.
Pour les régions de France, la Constitution de 1958 dispose : « La langue de la République est le français. » (art. 2 modifié par la loi constitutionnelle no 92-554 du 25 juin 1992), ce qui exclut l’existence de droits-créances relatifs à l’utilisation d’une langue autre que le français. En retour, cet usage d’idiomes régionaux comme les créoles à base lexicale française de l’Océan indien n’est pas exclu par le droit français, d’autant plus que la même Constitution leur reconnaît depuis 2008 une valeur comme patrimoine immatériel (art. 75-1).
Depuis 1983, un cadre juridique spécifique permet aux langues créoles à base lexicale française de l’Océan indien d’être présentées en épreuve au concours de professeur des écoles. Depuis 2004, ces langues créoles donnent également lieu à une épreuve facultative au baccalauréat.
D’une façon plus globale, en tant que langues minoritaires des territoires français, leur enseignement est codifié dans le Code de l’éducation (art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11), le Code de la consommation (L. 121-33) et le Code rural (L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129). Leur emploi dans les médias et la sphère publique est normé au sein de la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française, dite loi Toubon ainsi que par la loi no 2009-594 du 27 mai 2009.
Lofis la lang kréol (La Réunion) compte au nombre des institutions promouvant les langues créoles de l’Océan indien.
Raphaël Deuff
Noms français : créoles à base lexicale française de l’Océan indien, créole bourbonnais
Autonyme : kréol
Nom anglais : Bourbonnais Creole
Statut : famille de langues vivantes minoritaires
Territoires d’implantation : Mascareignes
Famille linguistique : créoles à base lexicale française
Typologie linguistique : agglutinante, SVO, syllabique
Notices d’autorité et bibliographiques : macr1273 (Glottolog.org)
Portail : Lofis la lang kréol (lofislalangkreollarenyon.re)
Ressource : Macro-French – macr1273 (glottolog.org)
Ressources bibliographiques
Bernard Cerquiglini, Les Langues de France. Rapport au ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie et à la ministre de la Culture et de la Communication, 1er avril 1999. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Christos Clairis, Denis Costaouec et Jean-Baptiste Coyos (dir.), Langues et cultures régionales de France, Paris, L’Harmattan, 2000.
Henri Giordan (dir.), Les minorités en Europe. Droits linguistiques et droits de l’homme, Paris, Kimé, 1992. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Henri Giordan, Démocratie culturelle et droit à la différence. Rapport présenté à Jack Lang, ministre de la Culture, Paris, La Documentation française, 1982. Notice en ligne (catalogue.bnf.fr).
Henri Giordan et al., « Les langues de France », Tribune internationale des langues vivantes, Paris, 2000.
Wolfgang Jenniges (éd.), Select Bibliography on minority languages in the European Union / Bibliographie sélective des langues minoritaires de l’Union européenne, Bruxelles, Bureau européen pour les langues moins répandues, 1997. Notice en ligne (europeansources.info).
Benoît Paumier et al., Redéfinir une politique publique en faveur des langues régionales et de la pluralité linguistique interne, rapport présenté à la ministre de la Culture et de la Communication, 17 juillet 2013. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Bernard Poignant, Langues et cultures régionales. Rapport au Premier ministre, Paris, La Documentation française, 1998. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Jean Sibille, Les Langues régionales, Paris, Flammarion, coll. « Dominos », 2000.
Geneviève Vermès (dir.), Vingt-cinq communautés linguistiques de la France (2 vol.), Paris, L’Harmattan, 1988. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Texte de référence : Constitution du 4 octobre 1958 (legifrance.gouv.fr), art. 2 et 75-1
Enseignement
Texte de référence : Code de l’éducation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11
Texte de référence : Code rural (legifrance.gouv.fr), art. L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129
Texte de référence : Code de la consommation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-33
Médias et sphère publique
Texte de référence : Loi no 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française (legifrance.gouv.fr), dite « loi Toubon »
Texte de référence : Loi 2009-594 du 27 mai 2009 pour le développement économique des outre-mer (legifrance.gouv.fr), art. 73
Entités nommées fréquentes : Océan, Mascareignes, Code, France, Paris, Giordan, Culture, Constitution.
Sciences humaines | Le 22 décembre 2024, par Raphaël Deuff.
Le saramaka (saamaka) est une langue régionale des régions françaises. Elle est parlée en Guyane.
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