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Nature et biologie | Le 5 septembre 2022, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : dix minutes.


Société nationale de protection de la nature

Société savante et association française

Gestionnaire de trois réserves naturelles sur le territoire français, la Société nationale de protection de la nature (SNPN) mène une action, nationale et internationale, de sensibilisation aux question de protection de la nature, notamment à travers un organe de publication mensuel à destination du grand public, le Courrier de la Nature. Fondée en 1854 et reconnue d’utilité publique dès 1855, elle est aujourd’hui la plus ancienne société de protection de la biodiversité et de l’environnement naturel en France.

© Sambuc éditeur, 2024

Fondée par Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, au milieu du xixe siècle, comme une société d’acclimatation des faunes et des flores exotiques, la Société nationale de protection de la nature (qui prend ce nom en 1960) hérite dans les premières années de sa création de l’esprit positiviste de l’époque. Elle s’orientera, dès le début du xxe siècle, vers la préservation du patrimoine naturel, puis la sensibilisation aux questions de biodiversité.

Partie prenante des premières conférences internationales dédiées à la protection de la nature (1913, 1923), la SNPN participe également à la fondation de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en 1948, ainsi qu’à la constitution de la Fédération française des sociétés de protection de la nature (FFSPN), future France Nature Environnement, en 1968.

La Société gère actuellement trois réserves naturelles sur le territoire français : la Réserve naturelle nationale de Camargue (depuis 1927), la Réserve naturelle nationale du Lac de Grand-Lieu (1985) et la Réserve naturelle nationale de la plaine des Maures (2022).

Les origines : une société d’acclimatation d’espèces exotiques

1793. — Création du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), qui ouvre le 10 juin. Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, nommé à la chaire de zoologie, crée la même année la « Ménagerie d’études expérimentales sur l’acclimatation et la domestication ». La notion « d’acclimatation », forgée par Geoffroy Saint-Hilaire, est au cœur des préoccupation des naturalistes de l’époque ; elle conjugue en effet la conscience d’une diversité d’espèces sur l’ensemble des continent, et les promesses économiques de la science appliquée. La domestication et l’élevage d’espèces d’animaux exotiques fait espérer à de nombreux gouvernements européens d’en tirer des productions lucratives.

1805. — Naissance, le 16 décembre, d’Isidore Geoffroy Saint Hilaire (1805–1861), futur fondateur de la Société zoologique d’acclimatation. Il est le fils d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire et de Pauline Brière de Mondétour.

1833. — Isidore Geoffroy Saint Hilaire entre à l’Académie des Sciences.

1841. — Isidore succède à son père comme titulaire de la chaire de Zoologie.

1848. — Une commission est mise en place par le ministère de l’Agriculture sur la question de l’acclimatation. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire y prend part.

1849. — Isidore Geoffroy Saint-Hilaire publie un Rapport général sur les questions relatives à la domestication et à la naturalisation des animaux utiles, rapport général sur l’acclimatation, rédigé à la demande du ministre de l’Agriculture et du commerce (Paris, Imprimerie Nationale).

1854. — La Société zoologique d’acclimatation est créée à l’initiative d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Le 20 janvier, une commission est chargée d’élaborer le projet de statuts qui sera proposé aux fondateurs le 5 février suivant. Les Statuts sont adoptés par l’Assemblée Générale constitutive du 10 février 1854, et sont ensuite approuvés par le conseil d’État puis publiés. Le 30 avril, le ministre de l’Instruction publique et des Cultes, M. Fortoul, autorise par arrêté la constitution définitive de la Société d’acclimatation.

1855. — Le 26 février 1855, un an après l’Assemblé générale constitutive, la Société est reconnue d’utilité publique par un décret de Napoléon III. Le 20 mars, elle prend le nom de Société impériale zoologique d’acclimatation et reçoit la protection de l’empereur. Dès la deuxième année de sa création, la Société est représentée à Rouen, Caen, Mulhouse, Nancy, Poitiers, Toulouse, Marseille, Toulon, Wesserling (Haut-Rhin), ainsi qu’en Italie (Turin), au Royaume-Uni (Londres) et en Espagne (Madrid).

1860. — Le Jardin d’acclimatation du Bois de Boulogne, créé à l’initiative de la Société impériale zoologique d’acclimatation, est inaugurée.

1861. — Mort d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, le 10 novembre 1861.

1871. — Suite à la chute du Second Empire, la Société prend jusqu’en 1881 le nom de Société d’acclimatation ; elle deviendra par la suite la Société d’acclimatation de France.

1872. — Le 14 juillet, fondation du jardin d’acclimatation d’Hyères (Var), sur le terrain de 7 hectares du parc communal Olbius-Riquier.

1882. — La Société prend le nom de Société nationale d’acclimatation de France, qu’elle conservera jusqu’en 1945.

Au xxe siècle : le tournant de la biodiversité

1901. — Edmond Perrier (1844-1921), directeur du Muséum national d’histoire naturelle, prend la présidence de la Société jusqu’à sa mort. Sous son impulsion, l’action de la société se tourne résolument vers la protection de la nature.

1902. — Adoption de la Convention internationale pour la protection des oiseaux utiles à l’agriculture, élaborée par la Société nationale d’acclimatation de France.

1912. — En 1912, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) est constituée comme sous-section de la Société, en vue de la création de la réserve ornithologique des Sept-Îles (Bretagne).

1913. — Une Conférence internationale sur la protection de la nature, à laquelle participent dix-sept pays dont la France (représentée par Edmond Perrier), se tient à Berne à la fin de l’année. Elle aboutit à la fondation d’une Commission consultative pour la Protection internationale de la nature (19 novembre 1913).

1919. — Participation à la fondation de la Fédération française des Sociétés de Sciences naturelles (FFSSN) avec l’Association des anatomistes, et les sociétés zoologique, entomologique, de botanique, de mycologie, de pisciculture, de biologie, de géologie, des naturalistes parisiens, de chimie biologique et la Société philomatique.

1923. — Le premier Congrès international de protection de la nature, coorganisé par la Société, se tient du 31 mai au 3 juin à Paris.

1927. — La Société crée la réserve zoologique et botanique de Camargue, sur des terrains privés et loués.

1931. — Du 30 juin au 4 juillet, se tient à Paris le deuxième Congrès international de protection de la nature.

1933. — Une section dédiée à la Protection de la nature est créée. Ce groupe transdisciplinaire, comme d’autres créés dès 1898, discutent des dossiers et de l’actualité, élaborent les positions de la Société et concertent les actions, en lien étroit avec le conseil.

1935. — Création de la réserve de Néouvielle dans les Pyrénées, et celle du Lauzanier dans les Alpes. Ces réserves seront par la suite intégrées à des parcs nationaux.

1946. — Prend le nom de Société nationale d’acclimatation et de protection de la nature.

1948. — À l’initiative de l’UNESCO, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est fondée à Fontainebleau le 5 octobre 1948, en présence de 150 délégués de 25 pays, et de 40 associations nationales et organisations internationales. La Société est un des membres fondateurs.

1960. — La Société d’acclimatation devient la Société nationale de protection de la nature (SNPN).

1961. — Création du Courrier de la Nature, publication grand public de rythme bimestriel.

1961. — La SNPN mène la première campagne publique pour la protection de la nature (1961)

1968. — Initie la création de la Fédération française des sociétés de protection de la nature (FFSPN), qui deviendra France Nature Environnement.

1977. — La Réserve nationale de Camargue obtient de l’UNESCO le titre de Réserve de biosphère. Elle sera désigné site Ramsar en 1986.

1985. — La SNPN devient gestionnaire de la réserve de Grand-Lieu, en Loire atlantique.

1986. — La Réserve nationale de Camargue est désignée comme site Ramsar, ou « zone humide d’importance internationale » (Convention de Ramsar, 1971).

1993. — La SNPN crée la publication spécialisée Zones Humides Infos, destinée aux acteurs institutionnels et privés des zones humides.

1995. — Le lac de Grand-Lieu est désigné site Ramsar.

2022. — En août, la SNPN devient gestionnaire de la Réserve naturelle nationale de la plaine des Maures.


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Notes et références

Rémi Luglia, Des savants pour protéger la nature. La Société d’acclimatation (1854-1960), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015.

Arrêté du 24 avril 1975 portant création de la réserve naturelle zoologique et botanique de Camargue dite « réserve nationale de Camargue ».[p] [p]Décret n°80-716 du 10 septembre 1980 portant création de la réserve naturelle du lac de Grand-Lieu (Loire-Atlantique).


Le site officiel de la SNPN : www.snpn.com

Site de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) : iucn.org/fr.

Site de l’International Environmental Agreements (IEA) Database Project : iea.uoregon.edu.


Entités nommées fréquentes : Société, Réserve, Geoffroy Saint-Hilaire, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, France, Paris, SNPN, Fédération, Camargue, Ramsar, Grand-Lieu, Union, UICN.


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