Sciences humaines | Le 13 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : huit minutes.
littérature & sciences humaines
Sciences humaines | Le 13 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : huit minutes.
Famille de langues vivantes minoritaires
Les langues d’oïl sont une famille de langues vivantes minoritaires des régions françaises qui se rattachent au groupe des langues indo-européennes. Elles sont parlées en Europe dans différentes régions de la moitié nord de la France.
Les langues d’oïl sont un groupe de langues vivantes minoritaires usitées en Europe. En France, ces langues sont employées par approximativement 1 310 000 locuteurs, courants ou occasionnels.
Les langues d’oïl se rattachent au groupe des langues gallo-romanes, au sein de la famille des langues indo-européennes. Leur implantation historique se situe dans la partie nord de la France.
Les langues d’oïl sont des langues SVO, soit des langues à syntaxe sujet-verbe-objet. Du point de vue de la morphologie, il s’agit de langues flexionnelles (dont la forme des mots varie selon la syntaxe). Elles possèdent une rythmique accentuelle.
Outre certains domaines d’oïl qui connaissent une littérature ancienne remontant au moyen-âge (La Chanson de Roland rédigée en anglo-normand, Chroniques de Jehan Froissart, etc.), l’écriture des langues d’oïl connaît un essor à compter du xviie siècle, dans les dialectes anglo-normand, d’Île-de-France et picard, mais également bourguignon, champenois et berrichon.
L’écriture de la langue d’oïl se fait dans l’alphabet latin.
Parmi les grands auteurs de la littérature d’oïl et de son étude, on note le poète Eugène Pelletier de Chambure (1813-1897) – Glossaire du Morvan, paru en 1878 –, le poète guernesiais George Métivier (1790-1881) ; le poète satirique David Ferrand (ca 1590-1660) pour le domaine normand – La Muse normande ou Recueil de plusieurs ouvrages facétieux en langue purinique ou gros normand (1625-1653) –, le poète Hector Crinon (1807-1870) – Satires picardes, parues en 1863 – et le dramaturge Édouard David (1863-1932) – Él muse picarde, paru en 1895 – pour le picard ; l’historien Prosper Tarbé (1809-1871) – Les Chansonniers de Champagne aux XIIe et XIIIe siècles (1850) – ou encore le conteur et poète Hugues Lapaire (1869-1967) – Le Patois berrichon, paru en 1903.
La Constitution du 4 octobre 1958 dispose, pour la France : « La langue de la République est le français. » (art. 2 modifié par la loi constitutionnelle no 92-554 du 25 juin 1992), ce qui exclut que quiconque puisse se prévaloir d’un droit à user d’une autre langue que le français. Ce recours à des idiomes régionaux tels que les langues d’oïl n’est en revanche nullement interdit, d’autant que la même Constitution leur reconnaît depuis 2008 une importance comme patrimoine immatériel (art. 75-1).
Les langues d’oïl sont l’objet d’un cadre législatif depuis 1983, qui leur permet d’être enseignées (nommément pour les idiomes gallo, normand, picard et poitevin) au concours d’instituteur (Arrêté interministériel du 8 juin 1983 relatif aux modalités d’organisation des concours spéciaux de recrutement d’instituteurs). Depuis 1993, le gallo fait également l’objet d’une épreuve facultative au baccalauréat.
En tant que langues régionales de France, l’enseignement des langues d’oïl a pour cadre légal général le Code de l’éducation (art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11), le Code rural (L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129) et le Code de la consommation (L. 121-33). Les langues d’oïl sont enseignées dans les académies de Rennes (pour le gallo), Caen et Rouen (normand), d’Amiens et de Lille (picard) et de Limoges et Poitiers (poitevin). Leur emploi dans la presse, les médias et la sphère publique est principalement édicté au sein de la loi relative à l’emploi de la langue française, ou loi Toubon.
Le groupement d’associations Défense et promotion des langues d’oïl (DPLO) est une des institutions qui promeuvent aujourd’hui les langues d’oïl.
Raphaël Deuff
Nom français : langues d’oïl
Nom anglais : Oil
Statut : famille de langues vivantes minoritaires
Territoires d’implantation : régions de la moitié nord de la France
Système de transcription : alphabet latin
Famille linguistique : langues indo-européennes
Typologie linguistique : SVO, accentuelle, flexionnelle
Notices d’autorité et bibliographiques : oila1234 (Glottolog.org). Parent : nort3208 (Glottolog.org)
Défense et promotion des langues d’oïl (DPLO)
Ressource : Oil – oila1234 (glottolog.org)
Ressource : Northwestern Shifted Romance – nort3208 (glottolog.org)
Ressources bibliographiques
Bernard Cerquiglini, Les Langues de France. Rapport au ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie et à la ministre de la Culture et de la Communication, 1er avril 1999. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Christos Clairis, Denis Costaouec et Jean-Baptiste Coyos (dir.), Langues et cultures régionales de France, Paris, L’Harmattan, 2000.
Henri Giordan (dir.), Les minorités en Europe. Droits linguistiques et droits de l’homme, Paris, Kimé, 1992. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Henri Giordan, Démocratie culturelle et droit à la différence. Rapport présenté à Jack Lang, ministre de la Culture, Paris, La Documentation française, 1982. Notice en ligne (catalogue.bnf.fr).
Henri Giordan et al., « Les langues de France », Tribune internationale des langues vivantes, Paris, 2000.
Wolfgang Jenniges (éd.), Select Bibliography on minority languages in the European Union / Bibliographie sélective des langues minoritaires de l’Union européenne, Bruxelles, Bureau européen pour les langues moins répandues, 1997. Notice en ligne (europeansources.info).
Benoît Paumier et al., Redéfinir une politique publique en faveur des langues régionales et de la pluralité linguistique interne, rapport présenté à la ministre de la Culture et de la Communication, 17 juillet 2013. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Bernard Poignant, Langues et cultures régionales. Rapport au Premier ministre, Paris, La Documentation française, 1998. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Jean Sibille, Les Langues régionales, Paris, Flammarion, coll. « Dominos », 2000.
Geneviève Vermès (dir.), Vingt-cinq communautés linguistiques de la France (2 vol.), Paris, L’Harmattan, 1988. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Texte de référence : Constitution du 4 octobre 1958 (legifrance.gouv.fr), art. 2 et 75-1
Enseignement
Texte de référence : Code de l’éducation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11
Texte de référence : Code rural (legifrance.gouv.fr), art. L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129
Texte de référence : Code de la consommation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-33
Texte de référence : Arrêté interministériel du 8 juin 1983 relatif aux modalités d’organisation des concours spéciaux de recrutement d’instituteurs (legifrance.gouv.fr)
Médias et sphère publique
Texte de référence : Loi no 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française (legifrance.gouv.fr), dite « loi Toubon »
Entités nommées fréquentes : France, Code, Europe, Paris, Giordan, Culture, Constitution.
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Le saramaka (saamaka) est une langue régionale des régions françaises. Elle est parlée en Guyane.
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