Politique et institutions | Le 7 octobre 2024, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : sept minutes.
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Politique et institutions | Le 7 octobre 2024, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : sept minutes.
Forum international en France
Le XIXe Sommet de la Francophonie, rassemblant une cinquantaine de pays membres de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), s’est clôturé ce samedi 5 octobre 2024 à Paris, après deux jours d’échanges entre États francophones sur des thèmes économiques, politiques et culturels. Premier Sommet tenu en France depuis 33 ans, l’événement avait adopté une thématique à forte coloration économique, « Créer, innover et entreprendre en français ». L’État français a notamment annoncé la poursuite des réformes de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Du côté de l’OIF, l’institution s’agrandit avec l’accueil de plusieurs nouveaux membres. Les situations de crise en Afrique de l’Ouest ou dans l’océan Indien ont par ailleurs marqué le Sommet, qui notamment adopté une Résolution sur les crises dans l’espace francophone.
La politique économique entre pays francophones était sur le devant de la scène au cours de la fin de semaine dernière, lors du XIXe Sommet de la Francophonie. Avec le thème « Créer, innover et entreprendre en français », la question de l’emploi et de la jeunesse francophone dans le monde se trouvait au centre des échanges. Du côté de l’État français, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé s’engager dans la poursuite des réformes de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), ébauchées en 2022 et mises à l’arrêt par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier. Parallèlement, en préparation du Sommet le 3 octobre dernier, un consortium d’opérateurs de Belgique, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, de France, du Québec, du Sénégal et de Suisse avait ébauché un projet d’éducation à l’information et au numérique lors d’une rencontre à la Maison des étudiants de la Francophonie de la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP). Le Réseau francophone d’éducation aux médias et à l’information (Refemi), premier réseau francophone d’éducation aux médias et à l’information, vise à instaurer une coopération internationale pour la lutte contre la désinformation et la construction d’un « espace numérique et de confiance » dans le domaine francophone, via des projets de terrain, le développement de ressources pédagogiques, le partage d’expertises et l’implication d’organismes partenaires de l’OIF.
L’institution internationale des états francophones accueille par ailleurs de nouvelles adhésions et des changements de statut : deux nouveaux pays (Angola et Chili) et trois régions du monde (le land de la Sarre en Allemagne, la Polynésie française et la province canadienne de la Nouvelle-Écosse) font leur entrée au sein de l’OIF comme parties observatrices, tandis que deux États à l’ancien statut de membres associés, la République de Chypre et le Ghana, deviennent des membres à part entière. L’institution passe ainsi de 88 à 93 États et gouvernements membres.
Sur le plan politique enfin, le XIXe Sommet de la Francophonie a vu aborder le thème du multilatéralisme, remis au centre des enjeux de la francophonie par les différentes situations de crise, notamment en Afrique, évoquées au cours du forum international. L’état de guerre dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) était ainsi sous-jacent dans la rencontre croisée, organisée au cours des deux journées, du Président de la RDC Félix Tshisekedi à l’Élysée, puis de l’homologue rwandais d’Emmanuel Macron, Paul Kagamé, sous la nef du Grand Palais.
D’autres conflits parcourent l’espace francophone, comme les tensions actuelles entre Mayotte et les Comores, ou la situation de guerre au Proche-Orient, touchant aujourd’hui la communauté francophone du Liban. Ces situations de crise, et le rôle des institutions francophones, notamment comme intermédiaires privilégiés entre les États, apparaissent comme un enjeu d’importance pour l’avenir d’une « francophonie politique défendant les valeurs démocratiques ». Ainsi, le continent africain abrite aujourd’hui 75 % de la centaine de millions d’élèves dans le monde scolarisés en langue française.
Outre la Déclaration préliminaire, le XIXe Sommet a abouti à l’adoption de deux textes importants sur l’avenir de la Francophonie, ratifiés par les parties : les Engagements de Villers-Cotterêts, en lien avec la thématique adoptée sur le versant économique de la collaboration francophone, et une Résolution sur les situations de crise, de sortie de crise et de consolidation de la paix dans l’espace francophone, portant sur les aspects politiques et diplomatiques de la francophonie. Une Déclaration de solidarité avec le Liban, appelant notamment à l’élection d’un président dans le pays, a également été adoptée par les Chefs d’État et de gouvernement.
Sambuc éditeur
Portail officiel : Sommet de la Francophonie - Villers-Cotterêts 2024 (francophonie2024.gouv.fr)
Ressource : Fin du XIXe Sommet de la Francophonie (francophonie2024.gouv.fr)
Ressource : Création du réseau francophone d’éducation aux médias et à l’information (clemi.fr)
Ressource : La francophonie, cet outil abîmé de la diplomatie française en Afrique (lemonde.fr)
Ressource : Gouvernance de l’AEFE et création des instituts régionaux de formation (senat.fr)
Entités nommées fréquentes : Sommet, Francophonie, OIF, États, XIXe Sommet.
Politique et institutions | Le 14 novembre 2024, par Urbanitas.fr.
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