Zéami Motokiyo
Oimatsu, ou Le Vieux pin
Pièce de théâtre Nô
Traduit du japonais (xive siècle) par Noël Péri. Édition avec dossier. Coll. « Édisolum ».
44 pages, 199×130 mm.
juillet 2017 | 9782491181215
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Pièce de théâtre Nô (répertoire dramatique du Japon au xive siècle), Oimatsu est un long poème dialogué sur l’histoire du poète Michizane, et ses légendes miraculeuses, évoquées par un moine en pèlerinage.
Drames lyriques imprégnés de bouddhisme, les spectacles de Nô furent joués au Japon à partir du xive siècle, par des familles d’acteurs professionnels, dans la capitale et les provinces. Zeami Motokiyo (1363–1443) fut un des grands dramaturges, acteurs et théoriciens du Nô. Poèmes dialogués, chantés et dansés, les Nôs se présentent comme un hommage à un dieu ou à un mort. La pièce Oimatsu (« Le Vieux pin ») a pour fil conducteur l’exil du poète Michizane : alors qu’il quittait la capitale, son prunier rose (un arbre de son jardin qu’il chérissait) se serait envolé jusqu’à Dazaifu, lieu d’exil de son maître, bientôt imité par un « vieux pin » (oimatsu). Ces miracles, et l’apparition des dieux du pin et du prunier, sont ainsi l’occasion de conter la vie du poète.
Cette édition de la pièce, traduite par Noël Péri, est accompagnée d’un dossier et de notices sur l’histoire du théâtre Nô.
Le théâtre nô : sept siècles de tradition
Le nô est un art théâtral né au Japon au xive siècle. Forme d’art total, le nô se compose d’éléments de théâtre, de musique et de danse. Le mot nô, en japonais, se traduit littéralement par « habileté » ou « talent ».
Dans le nô, les acteurs portent des masques et se produisent sur une petite scène à la décoration épurée. Les représentations mêlent quatre éléments essentiels : la musique et le chant, la danse, et la structure scénique des différentes pièces. Chacun de ces éléments de jeu est régi par des règles, codifiées par l’acteur et directeur de troupe Kan’ami Kiyotsugu (1333-1384) à partir de plusieurs traditions dramatiques, et théorisées ensuite, dès la fin du xive siècle, par son fils Zéami.
La narration des pièces est basée sur des récits de la littérature ancienne, et s’est empreinte d’une forte influence de la philosophie et de la religion bouddhiste. Les histoires comportent souvent des éléments surnaturels ou fantastiques – fantôme de guerriers, démons.
L’action est interprétée par un acteur principal, le shite, sur une scène conçue également comme un instrument percussif pour les danses. Les acteurs sont accompagnés d’un orchestre composé de tambours, de flûtes, de cloches et de gongs.
Le nô est aujourd’hui l’une des plus anciennes traditions théâtrales du Japon. Les pièces du répertoire sont encore représentées de nos jours, au Japon et dans le monde, par des troupes de comédiens et de musiciens spécialisés. Le théâtre Nôgaku (qui regroupe les pièces de nô et des représentations comiques, les kyogen) a été proclamé « patrimoine culturel immatériel » par l’UNESCO en 2008.