Publié pour la première fois en 1574 dans un recueil de pamphlets huguenots, le Discours de La Boétie est une dissertation novatrice et radicale sur l’arbitraire du pouvoir.
Selon Montaigne, c’est en 1549, alors qu’il étudie le droit à Orléans, que le jeune Étienne de La Boétie achève le Discours de la servitude volontaire. Il est alors âgé de 18 ans, et rencontrera l’auteur des Essais quelques années plus tard. Il meurt en 1563 d’une maladie infectieuse.
Empreint d’érudition, jouant d’une digression perpétuelle entre les réflexions de l’auteur et la lecture des auteurs antiques et des anecdotes, le Discours de la servitude volontaire célèbre avec verve l’amour de la liberté en même temps qu’il pose un constat éminemment pessimiste : l’asservissement est l’un des penchants les plus profonds de l’homme.
Le Discours de La Boétie sera publié pour la première fois en 1574, dans un recueil de pamphlets huguenots. Le texte original, en moyen français, est accompagné de quelques notes expliquant les termes difficiles.
Étienne de La Boétie : Discours de la servitude volontaire
La Boétie est née à Sarlat (Périgord) en 1530. Son père était un fonctionnaire royal du Périgord et sa mère était la sœur du président du Parlement de Bordeaux. Très jeune, il devient orphelin et est élevé par son oncle, le vicaire de Bouilhonas, qui l’initie à l’étude des humanités. Niccolò Gaddi, humaniste et cousin des Médicis, est alors évêque de Sarlat.
Dans cet environnement culturel propice, le jeune Étienne s’intéresse dès son plus jeune âge aux auteurs classiques grecs et latins, et se familiarise avec les idées de res publica de l’antiquité classique, qui influenceront sa pensée.
La Boétie étudie les humanités à Bordeaux, puis le droit à l’université d’Orléans. Selon Montaigne, c’est à cette époque qu’il rédige le Discours de la servitude volontaire. Diplômé en septembre 1553, et alors âgé de 22 ans, il obtient une dérogation royale lui permettant de prétendre au poste de conseiller au Parlement de Bordeaux, qu’il obtient le 17 mars 1554. Trois ans plus tard, Montaigne (1533–1592) devient lui aussi conseiller à la cour de justice de Bordeaux : les deux hommes se connaissent à cette occasion. A partir de 1560, le jeune La Boétie participe, avec Michel de l’Hospital (ca. 1503–1573), à diverses négociations avec la Couronne en faveur de la tolérance à l’égard des protestants et pour obtenir la paix civile. Il écrit à cette époque un Mémoire sur l’édit de janvier (1562), qui défend un position conciliante dans les guerres de religions. Au début de l’année 1563, il tombe malade ; dans son testament (14 août 1563) il nomme Michel de Montaigne son exécuteur testamentaire. Il meurt le 18 août 1563, à Germignan, à l’âge de 32 ans.